Etre un agent de santé communautaire en milieu urbain : du fil à retordre


Le FBP communautaire dans les centres urbains de l’intérieur du pays, est-il à repenser ou varier les méthodes de travail ? C’est une question que l’on pourrait se poser, à en croire les responsables du GASC concerné.
 
Le phénomène s’observe au niveau des groupements d’agents de santé communautaire (GASC) implantés et travaillant en milieu urbain : « il est difficile de sensibiliser dans la ville de Makamba et ses environs », c’est ce que déplore Madame Honorine Nsabimana, une technicienne de promotion de santé (TPS) qui est encadreuse du GASC surnommé « Itunga ni amagara », c-à-d littéralement : «il n’y a meilleure richesse que la santé ». Honorine affirme que ses ASC s’acquittent des devoirs professionnels leur dévolus mais n’atteignent pas facilement tous les résultats. Il semble, pour certains ASC, difficile de sensibiliser au sein des familles des personnes « civilisées » ou plus « diplômés » au centre-ville de Makamba, comme le déplore Madame Honorine Nsabimana. « Parfois, ils refusent de nous ouvrir leurs portails, ou, s’ils ne sont pas à la maison, donnent des ordres à leurs domestiques de ne jamais nous accueillir. Il y a aussi de rares cas où l’on nous insulte, et certains esprits faibles d’entre nous en deviennent frustrés, et vont jusqu’ à rendre leur tablier », dit Honorine Nsabimana.
 
Pourtant, pour beaucoup d’ entre eux, il est loin l’idée de désarmer face à ces situations. Elle affirme qu’ils (les ASC) ne se lassent pas. Ils y retournent autant de fois que de besoin, c’est, selon elle, le prix à payer lorsqu’on est dans le domaine de communication pour le changement de comportement. «Nous y retournons presque tous jours, jusqu’ à ce que la personne visitée s’interroge sur la raison de notre insistance presque têtue. Si notre interlocuteur en arrive à se poser cette question, c’est le début de nous recevoir, c’est cela notre gymnastique au quotidien ».
 
Dans de telles situations, la sensibilisation au niveau communautaire reste tributaire de la disponibilité et pleine implication des administratifs à la base. Heureusement, tempère Honorine Nsabimana, « nous louons la disponibilité des administratifs qui, lors des travaux communautaires, nous donnent une bonne opportunité pour y glisser notre mot sur tout sujet d’actualité ». D’autres occasions importantes s’offrent aussi à eux pour mener leur sensibilisation, que ce soit sur des questions des soins à domicile, les femmes enceintes nécessitant des consultations prénatales ou postnatales, etc. Il s’agit du cadre associatif.
 
Lueur d’espoir néanmoins : l’on ne pourrait généraliser cette situation sur la totalité des ménages de la ville de Makamba. Selon l’encadreur de ce GASC, Honorine Nsabimana, ceux qui affichent ce comportement répulsif sont de loin inférieur à ceux qui sont très bien accueillants.
 
Ce GASC de Makamba urbain comporte 22 ASC dont 18 femmes et 4 hommes. Les ASC qui ont déjà démissionné se recrutent parmi les femmes.
 
Par Célestin HICUBURUNDI
Expert en Communication
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