FINANCEMENT BASE SUR LA PERFORMANCE
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE ET DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA
VERS L’ORGANISATION DU CONCOURS QUALITE DANS LES FORMATIONS SANITAIRES

L’objectif de la mission est d’observer les bonnes pratiques enregistrées dans certaines formations sanitaires et sensibiliser les autres responsables à s’en approprier et surtout se préparer à participer dans la compétition lors du prochain concours qualité des soins prévu dans le manuel de mise en œuvre du FBP.
Rappel du Cadre contextuel
A l’aide des grilles spécifiques, les dimensions portant sur la compétence technique des professionnels de santé (infirmiers au CDS, médecins et infirmiers au niveau de l'Hôpital), l'hygiène et gestion des déchets biomédicaux seront évaluées. La pratique des professionnels de santé fera objet d’une observation directe par les évaluateurs .De plus des interviews des patients à la sortie du Centre de Santé ou de l'Hôpital seront également réalisées.
Expérience de la GIZ en matière de concours qualité
GIZ a mis en place un système d’évaluation de la qualité basé sur un schéma avec quatre racines à savoir (i) roue de Deming, (ii) engagement (iii) esprit d’équipe (iv) participation communautaire. Ces racines doivent traverser cinq paliers allant de à A- E. La racine qui parvient au dernier palier aura réalisé des performances contrairement aux autres. Pour celles qui restent pendant, le support risque de s’atrophier. Selon les responsables de la GIZ, les quatre racines sont prises en considération lors de l’évaluation qualité. Les critères portent sur la compétition positive et la motivation.
Résultats de l’évaluation des CDS visités
Des résultats remarquables mais des efforts doivent être poursuivis
Les prestataires ont découvert que l’auto évaluation est la stratégie qui permet d’évoluer sur une base solide. Chacun découvre ses lacunes et trouve des solutions adaptées et au moindre coût. Les bénéficiaires rencontrés disent être satisfaits des services offerts dans les centres de santé. La plupart des personnes rencontrées disent être mieux accueillis. Surtout les femmes enceintes.
Le service d’accueil a été amélioré.
L’intervention de la GIZ à SHUMBA par exemple a permis un réaménagement de la salle où les patients peuvent cette fois ci être accueillis selon l’ordre d’arrivée. En outre, des paravents ont été installés permettant une orientation claire des patients vers les différents services. Les patients se dirigent directement vers les services appropriés et s’expriment en toute intimité avec les infirmiers.
Service de planification familiale mieux organisé
La Directrice du Centre de Santé de Bukeye a quant à elle déclaré que le coaching de la GIZ en matière de planification familiale a permis aux prestataires d’améliorer les techniques d’animation et les participants aux séances optent pour une méthode de leur choix . Elle a ajouté que les délégués de l’église catholique organisent des séances d’animation sur le planning familial.
Hygiène est améliorée
Une cheminée de l’incinérateur du CDS SHUMBA a été allongée pour respect des normes
Concernant les centres de santé Makebuko, il a été constaté une amélioration au niveau de la propreté dans l’ensemble. Faudrait-il souligner que GIZ est en train d’étendre son expérience dans la province sanitaire de Gitega. Une formation sur les 5 S est en train d’être organisée à l’intention des titulaires des centres de santé du District KIBUYE
Archivage des documents une réalité
Malgré ces résultats fort encourageants, force est de constater que des faiblesses sont encore observées. Des efforts doivent être déployés notamment en matière de leadership, engagement et le travail d’équipe,
Dans certaines formations sanitaires visitées un climat de peur règne au sein du personnel à cause du style de direction. Des décisions sont parfois prises de manière unidirectionnelle et unilatérale. La direction inspire la crainte et se caractérise par un manque de transparence. Les demandes d’explication sont les seules modes de corrections et parfois cela crée un conflit latent, source de malentendu et du faible rendement.
Engagement et le travail d’équipe relativement faible
Dans certaines formations sanitaires, l’engagement et l’esprit d’équipe restent faibles. Cela se manifeste à travers le retard dans l’exécution des plans d’action, l’absentéisme de certains individus, la non restitution des décisions issues des réunions de service et le manque de partage des informations entre les différents services. La méconnaissance des cahiers des charges des collègues est aussi un handicap pour l’esprit d’équipe.
Appel vibrant aux formations sanitaires pour se préparer au concours qualité
LE FBP ET GRATUITE VUE PAR LES PRESTATAIRES ET LES BENEFICIAIRES
Les réunions de service, de planification sont organisées et les procès-verbaux classés de manière thématique. Le PBF a renforcé les supervisions en termes de fréquence et de qualité. D’après notre interlocuteur, les évaluations de la qualité par les pairs devraient être organisées autrement pour minimiser les tricheries. Elle suggère plutôt à multiplier les évaluations improvisées.
Sœur Aline Ndayizeye est titulaire du CDS MUNANIRA. Selon ses dires, n’eut été le PBF, certains services seraient en grandes difficultés. Aujourd’hui, le centre de santé parvient à payer ses factures des médicaments, les salaires du personnel, l’entretien du centre de santé, d’honorer des engagements en matière d’investissement. Les services offerts dans le centre attirent l’affluence des patients.
Sœur Aline soulève cependant le faible niveau d’encadrement des prestataires sur la prise en charge des pathologies et de compétence en gestion financière. Les Districts sanitaires devraient organiser des sessions de formation en matière de gestion financière et intensifier l’encadrement.
MBONIMPA Christine est une bénéficiaire des services de santé. A ses yeux, la politique de gratuité est la meilleure de toutes les réformes prises par les autorités du pays. Selon elle, avant cette mesure, des difficultés énormes d’accès aux soins étaient ressentis à cause de manque d’argent. Les accouchements se faisaient à domicile à l’aide des accoucheuses traditionnelles dans des conditions difficiles. Elle précise que de ses sept enfants ils ne lui restent que trois dont deux sont morts pendant l’accouchement. Poursuivant son récit, elle précise que les accoucheuses traditionnelles réclamaient de l’argent. Parfois l’on était dans l’obligation de vendre la propriété pour honorer les engagements envers les acteurs communautaires. Cette situation conduisait le ménage dans une pauvreté extrême.
mimi mimaintenam
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Avec la réforme de la gratuité des soins, les femmes enceintes se rendent dans les formations sanitaires à n’importe quelle heure et sont bien accueillies par les infirmiers qui font leur travail correctement. A la question de savoir si cette politique ne favorise pas les nombreuses naissances, Madame Christine répond par la négative. Au contraire elle précise qu’il faut sensibiliser les jeunes filles qui accouchent à l’âge précoce. Elle est très étonnée de voir une fille de quinze ans avoir un enfant. En outre elle suggère de sensibiliser les hommes et les femmes veufs qui pratiquent le vagabondage sexuel.
Propos recueillis Sakaganwa Jean Pierre
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