Quelques constats dégagés lors de l'atélier de suivi évaluation de mise en oeuvre du FBP pour le deuxième semestre de l'année 2016



La Cellule Nationale Technique de Coordination du FBP a, en dates du 21 -23 décembre 2016, organisé un atelier de suivi évaluation de mise en œuvre de la réforme de Financement Basé sur la Performance au niveau national à l’Institut National de Santé Publique.

Les Médecins Directeurs des Bureaux des Provinces sanitaires, les Médecins Directeurs des Districts Sanitaires, les Cellules Provinciales de Vérification et de Contre Vérification, quelques médecins Directeurs des hôpitaux, et quelques représentants des Centres de Santé ont répondu à l’invitation. Des points positifs et d’autres à améliorer ont été dégagés au cours de cet atelier.

De manière globale la mise en œuvre du FBP s’est déroulée de manière satisfaisante. Les principaux constats positifs dégagés ont porté notamment sur le score de qualité technique au niveau des FOSA, les consultations curatives des moins de cinq ans, les accouchements assistés par du personnel qualifié, l’utilisation de l’outil d’indice…
Au troisième trimestre de 2015, le score de qualité technique pour les centres de santé, les Hôpitaux de District et les Hôpitaux nationaux a été respectivement à 68,66%, 81,69%, et 89,67%. A la même période de l’année 2016, les résultats sont 76,56% pour les CDS, 85,25% pour les HD et 89,67% pour les hôpitaux nationaux.
Au sujet des consultations curatives des moins de 5 ans les taux de couverture sont plus importants que ceux de 2015. On observe un dépassement de la cible fixée à 100% sauf pour les mois d’août et septembre 2016 (partout c’est supérieur à 100%).

Une baisse des taux de couverture observée depuis le mois d’avril, est plus visible au 3ème trimestre 2016. Il semble que la réduction du nombre de cas de paludisme pourrait expliquer cette tendance évolutive de la situation.




En ce qui concerne les accouchements assistés par du personnel qualifié il a été constaté que de janvier à mai 2016, on observe une légère hausse de la proportion des accouchements dirigés par du personnel qualifié si on compare avec les données à celles de la même période de l’année 2015. Pour les autres périodes la situation est identique. Le graphique suivant illustre les propos



Concernant le volet relatif au suivi de la problématique d’utilisation de l’outil d’indice, il a été constaté que la nouvelle base de l’outil d’indice a été installée dans les ordinateurs de certains BDS et des BPS et fonctionne normalement dans certaines structures visitées. Les copies de l’outil d’indice sont aussi classées dans les différents bureaux visités.

Le District Sanitaire de Kiremba a organisé une réunion à l’intention des responsables des formations sanitaires pour expliquer l’utilisation de l’outil d’indice. Les Equipes Cadres de Districts appuient mensuellement les CDS dans l’élaboration de l’outil d’indice (les CDS sans outil informatique collectent les données et les amènent au niveau du DS.

Sous le registre des points à améliorer les évaluations improvisées qui ont eu lieu dans les Hôpitaux: Nyanza Lac, Kayanza, Kiremba, Ngozi, Rumonge, Makamba, Sainte Thérèse, Gitega, Mutaho, Gahombo, Gashoho, Muyinga portant sur les aspects en rapport avec le respect de l’hygiène, l’approvisionnement en médicament dans les pharmacies, les accouchements, ont abouti sur des conclusions qui laissent à désirer.

En effet, il a été constaté une précarité de l’hygiène dans les enceintes des structures aussi bien dans la cours, toilettes et ou douches des malades que dans les salles d’hospitalisation. En outre la gestion des médicaments laisse à désirer. On observe une mauvaise tenue des fiches de stock, absence de traçabilité de certains médicaments réquisitionnés par les services. Il a été aussi constaté un suivi irrégulier des malades hospitalisés par les médecins, traduit par l’absence des signatures des médecins dans certains dossiers des malades.

D’autres aspects à améliorer portent sur la non installation de la nouvelle base de l’outil d’indice dans les ordinateurs pour certaines formations sanitaires comme BPS et CDS Kayanza. Il en est de même pour les CPVV de Kayanza et Ngozi. En outre, le personnel des formations sanitaires nécessite des formations sur l’outil d’indice. L’absence des sanctions administratives pour les prestataires qui manifestent beaucoup d’insuffisances fait que les erreurs ne soient jamais corrigées a été aussi observée.
D’autres aspects évoqués portent sur l’insuffisance des vérificateurs dans certains CPVV comme à Ngozi avec 8 personnes pour vérifier 70 FOSA. Il a été constaté aussi une irrégularité des missions de supervision et /ou d’encadrement des structures périphériques faute de moyens logistiques.

Au cours de l’atelier, les participants ont également été informés des modifications du manuel du FBP. En effet, la mise en œuvre du FBP est un processus dynamique et s’adapte aux défis de mise en œuvre sur terrain. Ainsi, le Burundi compte réorienter sa mise en œuvre du FBP vers le FBP seconde génération centré sur (i) le renforcement de la qualité des soins, (ii) la mise à échelle progressive du FBP au niveau communautaire, (iii) la levée de certains goulots d’étranglement du système de santé comme la chaine d’approvisionnement en médicaments, le système d’information sanitaire, les ressources humaines en santé.

L’évolution vers le FBP seconde génération nécessite donc une nouvelle modification du manuel FBP et ses outils et une commission a été mise en place pour proposer les adaptations à apporter. La commission a déjà fait des propositions notamment la suppression de certains indicateurs de quantité ne faisant pas objet de la gratuité des soins au niveau des Hôpitaux de District et des Hôpitaux Nationaux pour augmenter le poids de la qualité de 25% à 40%.

La commission a aussi proposé l’ajout de 2 indicateurs de nutrition au niveau des Hôpitaux à savoir la nouvelle consultation curative pour malnutrition aigüe sévère avec complications médicales chez les enfants de moins de 5 ans et une journée d’hospitalisation pour malnutrition aigüe sévère avec complications médicales chez les enfants de moins de 5 ans. Au total, 14 indicateurs vont rester sur les 22 au niveau des Hôpitaux de District, tandis qu’au niveau des Hôpitaux nationaux il va rester 16 indicateurs sur 18.
La commission a aussi proposé l’adaptation des grilles d’évaluation de la qualité des Centres de Santé, Hôpitaux de District et Hôpitaux Nationaux pour les adapter aux nouveaux protocoles de prise en charge développés par les Programmes de Santé et au FBP Seconde génération.

Une nouveauté : il sera organisé une fois par semestre des concours qualité entre FOSA de même niveau et le début est prévu en juillet 2017. Concrètement il y aura une organisation d’un concours qualité au niveau de 10 CDS, 10 HD parmi ceux ayant obtenu le meilleur score de qualité technique, et tous les Hôpitaux Nationaux. Pour ce faire, une grille spécifique sera utilisée. Une prime de qualité supplémentaire est réservée aux 5 premiers CDS, 3 premiers HD et 2 premiers HN.

Aux termes des travaux, le Coordonnateur de la CTN a rappelé la responsabilité des acteurs de mise en œuvre du FBP au niveau intermédiaire et périphérique. Il leur a demandé de mettre un accent particulier sur la question en rapport avec la qualité des soins dans les formations sanitaires. A ses yeux, il est difficile de comprendre et d’expliquer les discordances observées dans les évaluations par pairs et improvisées. Il a précisé que la CTN va privilégier les évaluations qualité improvisées afin d’inciter les responsables administratifs et sanitaires de mettre un focus sur la qualité des soins.

Par ailleurs, les participants ont été aussi informés sur des stratégies en cours pour une mise en œuvre du FBP seconde génération soutenue. Une mobilisation des financements additionnels est en cours au niveau du Gouvernement et au niveau de certains Partenaires Techniques et Financiers. Le Gouvernement va augmenter sa contribution au FBP à partir de 2017. Une augmentation de 0,1% du budget général de l’Etat sera faite chaque année jusqu’en 2021. L’Union européenne via la Coopération belge a démarré le financement des FOSA à partir de Juillet 2016 avec un montant de 33 millions d’euros pour 3 ans.

Les participants à l’atelier devront intégrer le volet communication dans la gestion quotidienne de la formation sanitaire et améliorer la collaboration entre les services internes et externes dans tous les sens et à tous les niveaux (HD-HR-HN ET CDS). Les responsables de mise en œuvre de la réforme doivent être pro-actifs sur l’offre et la demande de soins et opérer des changements d’attitude et de perception de la réforme. Les responsables des formations sanitaires sont priés de travailler en équipe en vue d’augmenter les performances. Des outils d’amélioration de la qualité notamment les cercles de qualité ont été proposés au cours de l’atelier.

SAKAGANWA Jean Pierre
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