Cadre de planification des peuples autochtones (Batwa) - Projet Nkuriza

Dans le Cadre de la Planification des Peuples Autochtones (CPPA) du projet relatif à la petite enfance et la maitrise démographique, un plan des interventions auprès de la population autochtones Batwas a été élaboré.
Les composantes de ce projet concernent des interventions communautaires dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition ainsi que la fécondité et la communication pour le changement social et comportemental.
La zone d’action du projet s’étend sur six provinces : Bubanza, Cibitoke, Makamba, Muyinga, Kirundo et Cankuzo. La population Batwas qui habite ces provinces est estimée à 40 % de l’ensemble de Batwas vivant au Burundi.
Lors de l’analyse des données existantes, il a été constaté que de façon générale, la prévalence de la malnutrition au Burundi est très inquiétante et l’indice de fécondité est très élevé. Même si les données spécifiques aux Batwas ne sont pas disponibles pour ces deux indicateurs, le constat est que la situation chez cette population est la même si non pire que pour l’ensemble de la population.
La méthodologie utilisée pour élaborer ce travail a été marquée par la recherche documentaire pour définir le cadre légal et institutionnel et pour recueillir des informations démographiques, sociales, économiques et politiques sur la population Batwas.
L’organisation des consultations provinciales a permis d’abord d’informer les représentants de la population Batwas dans les six provinces sur le contenu du futur projet et d’analyser la situation actuelle des différentes thématiques du projet afin de recueillir leurs avis et considérations sur son bienfondé et leurs attentes.
Les résultats de l’analyse de la situation socio-économique montre les constats suivants : (1)la marginalisation et la discrimination des Batwa par les autres communautés ethniques persistent quoi qu’en diminution par rapport aux années antérieures, (ii) le faible accès aux soins de santé en particulier pour les catégories en dehors des celles bénéficiant de la gratuité (iii) le faible accès des enfants Batwas à la scolarisation, (iv) de faibles capacités en matière d’éducation nutritionnelle des femmes Batwas, (v) l’insécurité alimentaire, (vi) la précarité de l’hygiène tant au niveau corporel, domestique, alimentaire qu’au niveau des ustensiles de cuisine, , (vii) la faible participation des Batwa aux instances de prise de décision se traduisant par leur faible représentativité dans les différents comités sectoriels mis en place au niveau communautaire, collinaire et communal, (viii) le manque d’accès à la terre ainsi que (ix) leur faible accès à l’habitat décent.
Dans le cadre du Projet NKURIZA, il a été identifié des impacts négatifs du projet qui pourraient entraver sa mise en œuvre au sein de cette population comme :(1) la discrimination dans le ciblage des ménages bénéficiaires, (2) la rétention de l’information sur les enjeux du projet, (3) le risque d’exclusion dans le processus de mise en œuvre du projet par manque d’informations relatives au projet, (4) certaines pratiques de discrimination envers les représentants Batwas dans la mise en œuvre des projets, (5) la faible capacité des Batwas à défendre leurs intérêts face à l’hégémonie des autres groupes ethniques surtout s’il y a des intérêts derrière d’après eux, (6) l’auto exclusion, le repli sur soi des Batwas dans l’adoption de nouveaux comportements notamment dans le domaine de la nutrition, hygiène et assainissement, la scolarisation des enfants, etc. essentiellement à cause de la pauvreté, (7) l’accentuation des inégalités entre les Batwas si les bénéficiaires restent les mêmes, (8) le faible niveau de représentativité aux différents échelons administratifs qui les prive des informations sur le projet pour susciter leur adhésion et leur inclusion.
Pour ces impacts négatifs, des actions ont été proposées pour les éviter, les minimiser ou les atténuer. Il s’agit essentiellement de (1) mettre en place des cadres d’échanges pour informer continuellement les bénéficiaires des objectifs du projet et susciter leur adhésion, (2) renforcer les capacités des leaders Batwas et de leurs associations pour défendre leurs droits, (3) former assez d’ASC et de ML Batwas pour couvrir l’ensemble de la population bénéficiaire, (4) mener des séances de sensibilisation des jeunes pour un changement de comportement en matière de procréation, (5) appuyer les ménages vulnérables pour améliorer la sécurité alimentaire, (6) renforcer le plaidoyer en matière de discrimination positive dans les domaines de l’accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’habitat décent.
Le budget estimatif pour la mise en œuvre du projet est 130000 dollars US.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, une ONG sera recrutée et collaborera avec les services décentralisés de santé, d’éducation, de l’agriculture et de l’élevage pour la mise en œuvre de certaines activités. La Direction Générale des Services de Santé et de la Lutte contre le SIDA du MSPLS assurera la coordination du projet et la Direction de la Promotion de la Santé, de l’Hygiène et de l’Assainissement sera l’organe technique de mise en œuvre du projet. Les services de santé décentralisés à savoir les provinces sanitaires et les districts travailleront en collaboration avec l’ONG et les acteurs communautaires pour la mise en œuvre des activités du plan.



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