FBP-G : Une des stratégies clés pour améliorer le système national de santé au Burundi


Cela transparaît dans le discours du délégué du Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida lors de l’ouverture, en mai 2022, des activités d’un atelier de capitalisation et diffusion des résultats du programme d’appui au système de santé à travers l’outil de financement basé sur la performance phase 2.
 
L’Assistant du Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, a indiqué que « la décentralisation des services de soins de santé va s’étendre jusqu’aux postes de soins de santé au niveau de chaque colline du pays en passant par les hôpitaux communaux ». Selon cette autorité, la perspective de décentralisation a ainsi amené le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida à faire la révision du document du PNDS III, en intégrant des priorités en matière de la santé, et à entreprendre l’élaboration d’une stratégie sectorielle de la santé allant de 2021 à 2027 et qui a été validée par le Conseil des Ministres.
 
Pour lui, la réussite de cette politique de santé exige une amélioration des performances du système national de santé par différentes stratégies entre autres le système de financement basé sur la performance.
 
Comprendre les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du financement basé sur la performance couplée à la gratuité, est l’une des priorités envisagées par le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida. Les soins dont il est question sont ceux offerts aux enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et celles qui accouchent (FBP – G). Cet atelier était destiné notamment à susciter des réflexions allant dans le sens de l’amélioration des performances du système de santé via le financement basé sur les performances. L’une des conditions pour y arriver passe par l’amélioration de l’offre des soins de santé de qualité et accessibles à toute la population burundaise et plus particulièrement aux vulnérables.

Qualité des soins offerts aux enfants de moins de cinq ans, aux femmes enceintes et aux femmes qui accouchent dans les FOSA.


La subvention des soins et le FBP-G

La subvention des soins des enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et celles qui accouchent sont régis par le décret n°100/136 du 16 Juin 2006, mis en application par l’ordonnance ministérielle n°630/848 du 06/09/2006. Même si cette mesure a été confrontée à beaucoup de difficultés, l’Etat du Burundi et ses partenaires au développement, se sont convenus, à partir de 2010, d’associer la gratuité des soins au Financement Basé sur les Performances (FBP) à travers l’outil FBP-gratuité ciblée des soins, mis en œuvre, depuis 2016, dans toutes les provinces sanitaires du pays.

Qu’en est-il du plateau technique des FOSA ?


Selon les principaux résultats publiés par le « Bureau d’Etudes, Conseils et Services « SANTE ET DEVELOPPEMENT », SADEV en sigle, les déterminants de la qualité des soins offerts aux enfants de moins de cinq ans, aux femmes enceintes et aux femmes qui accouchent dans les FOSA (CDS et HD) au Burundi font que le plateau technique (achat d’équipements, produits d’hygiène, réhabilitation des infrastructures, etc.) s’améliore non sans difficultés.
Il est à noter ici que cette situation n’est pas à généraliser car l’étude portait seulement sur les provinces sanitaires de Bubanza à l’Ouest, Kirundo au Nord, Muramvya au Centre-Est et Makamba au Sud.
L’étude montre en plus que la situation financière des CDS fait partie des facteurs de qualité des prestations, et que c’est grâce aux recettes directes et des facteurs FBP et CAM que les FOSA payent le personnel contractuel, s’approvisionnent en médicaments et paient le bonus de motivation du personnel le cas échant.

Des CDS qui gardent la tête hors de l’eau !

Et si le FBP-G générait de la valeur ajoutée ……..? Le CDS Ndava, tend, grâce aux fonds FBP, à se doter des infrastructures modernes, tout en n’oubliant pas de réhabiliter les anciennes, une évolution qui vient à point nommé car le CDS sera bientôt érigé en hôpital
C’est ce que laisse entendre le responsable de cette structure de soins, Simon Cigumije qui indique qu’il ne reste à acquérir que quelques équipements de qualité et de taille en mesure de satisfaire aux demandes de services que reçoivent d’autres hôpitaux.
Mais jusqu’ aujourd’hui, le CDS Ndava avance. Doucement mais sûrement. Et, selon son titulaire, grâce en partie, aux fonds FBP, un nombre important d’infrastructures ont été érigées. Il cite entre autres la construction d’une clôture d’environ 1 hectare pour une valeur de 25 millions de francs burundais. Le futur hôpital s’est aussi doté d’un réfectoire construit à hauteur de 10 millions de francs, sans oublier la réhabilitation des anciens bâtiments aujourd’hui côte à côte avec les infrastructures flambant neuf. Simon Cigumije cite aussi l’acquisition des équipements de bureaux, des équipements informatiques et les fournitures. Aussi, ajoute-t-il, ces fonds ont permis d’acquérir des matelas, des draps, des armoires, des registres et l’achat des médicaments.
 
Et pour aller plus loin ?

Simon Cigumije envisage que leur CDS développe une grande « campagne de sensibilisation pour stimuler une grande demande de services par la population, afin, dit-il, de relever au plus haut les « indicateurs à vendre ».
 
Pour bien lever ce défi, Simon Cigumije lance un appel à ses collègues à travers ces mots : « nous devons, nous, gestionnaires du centre de santé, côte à côte avec nos collègues, améliorer, autant que faire se peut, nos prestations afin que toute la population de notre aire de responsabilité accoure vers nous, dans le but de rehausser la production et atteindre les objectifs que nous sommes assignés ».
Pour conclure, le titulaire du Centre de Santé de Ndava se déclare très satisfait des prestations de ses collègues et les encourage de toujours aller de l’avant pour avoir toujours le bonus qualité, ce qui est une bonne chose pour le développement du CDS, et surtout quand il va être érigé à l’ « échelon d’un hôpital ».
 
Le FBP fait des émules au niveau international

Des délégations étrangères se relaient au Burundi pour venir « étudier » auprès de la structure paraétatique de notre pays. Dans ce cadre, une équipe du Ministère Guinéen de la santé et de l’hygiène la Guinée vient de séjourner au Burundi pour trouver inspiration auprès de la CT-FBP.
Ces partenaires voulaient s’enquérir davantage des informations et méthodologies en rapport avec la mise en place, l’organisation et le fonctionnement de la structure paraétatique et sur le couplage FBP-Gratuité. Les membres de la CT-FBP du Burundi ont exposé à leurs collègues guinéens le déroulé de tout le processus d’implémentation du FBP, le financement et les organes de coordination de l’approche 

FBP couplé à la gratuité ciblée des soins.
 
Cette délégation du FBR, financement basé sur les résultats, vocable utilisé en Guinée, a eu l’opportunité de visiter l’intérieur du pays et participer aux séances de travail avec les structures de vérification et de validation de Gitega, Mwaro, Kibumbu, etc.
 
La même soif d’apprendre auprès du Burundi a été manifestée par le Mali et le Fonds Mondial qui ont récemment envoyé des équipes techniques au Burundi, rien que pour puiser à la bonne école du Burundi dans l’utilisation de l’outil FBP.

Par Célestin HICUBURUNDI
Expert en Communication
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