Reportage: Leçons pour améliorer la qualité des soins dans les formations sanitaires
Le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS) a instauré la réforme de Financement basé sur la performance (FBP) au niveau national depuis avril 2010 à travers l’appui du Gouvernement et des Partenaires techniques et financiers.
Avec l’adoption du FBP seconde génération, l’autorité de régulation du MSPLS a déclaré que la qualité des soins est désormais le centre des préoccupations des responsables de toutes les formations sanitaires du pays.
Dans le même ordre d’idées la qualité des soins a dominé les débats lors de l’atelier de mise à niveau des vérificateurs du Comité Provincial de Vérification et de Validation (CPVV ) tenu à Kayanza au mois de février 2018. L’évaluation qualité technique portant sur les prestations des formations sanitaires du quatrième trimestre de l’année 2017 a donné des leçons aux prestataires dans les formations sanitaires de Cankuzo, Ruyigi et Rutana. Ils s’engagent à améliorer la qualité dans leur formation sanitaire.
Face aux faibles résultats de l’évaluation de la qualité technique portant sur les prestations des formations sanitaires du quatrième trimestre de l’année 2017, les responsables des formations sanitaires rencontrés se sont engagés à être beaucoup plus regardant. Les médecins provinciaux de Cankuzo, Ruyigi et Rutana sont confiants quant à l’amélioration de la qualité des soins dans les formations sanitaires de leur circonscription respective. A leurs yeux les faiblesses observées relèvent parfois de la négligence.
A Rutana , le Médecin Provincial a affirmé qu’à la fin de la réunion de restitution qui a duré deux jours, les titulaires des CDS – confrontés à la réalité- ont accepté la note obtenue et se sont engagés à déployer beaucoup d’efforts pour viser de bons résultats lors de la prochaine évaluation.
C’est aussi le point de vue du CPVV de Ruyigi qui précise que la restitution a eu lieu dans un climat d’entente mutuelle entre les évaluateurs et les évalués. Selon le coordonnateur du CPVV de Cankuzo, les aspects ayant entraîné une baisse du score de qualité des formations sanitaires peuvent trouver des solutions efficaces et les responsables des formations sanitaires ont convenus de s’y mettre avec méticulosité et technicité exigée en se référant à la grille d’évaluation et aux normes en vigueur.
Mais quels sont les points faibles à corriger ?
Au niveau de la gestion financière, il a été constaté un manque de suivi-de l’exécution budgétaire, le manque des pièces comptables, les écritures comptables non conformes aux procédures, le manque des plans d’apurement des dettes. …
Concernant les équipements et expertises des immobilisations, la plupart de nos interlocuteurs trouvent que la grille est très contraignante à ce sujet. Certains équipements comme l’hémoglobinomètre coûtent chers et les formations sanitaires ne peuvent pas s’en procurer facilement au regard des exigences des marchés publics. Au sujet de l’expertise de la valeur des immobilisations, il a été constaté la non disponibilité des experts en la matière, le coût exorbitant de cette activité mais aussi son caractère récurrent comme le stipule la grille. Il a été proposé que les médecins provinciaux puissent demander à l’autorité habilitée la dérogation spéciale de fractionner le marché pour réaliser cette activité. Il en est de même pour la construction d’une clôture en matériaux durable.
Les indicateurs en rapport avec la prise en charge des personnes vivant avec le VIH ( PVVIH ) posent des difficultés. En effet, la stratégie test and treat n’est pas encore mise en œuvre au niveau opérationnel alors qu’elle se trouve dans les grilles d’évaluation. Comme la grille est dynamique, il a été proposé de porter le problème au niveau de la hiérarchie en vue des solutions adaptées.
Au sujet de la pertinence des Plans d’action semestriels, il a été constaté que les plans élaborés ne sont pas adaptés au contenu de la grille. En général, les plans sont validés par les BDS mais lors de l’évaluation il a été constaté une faible pertinence de ces derniers. Aussi leur mise en œuvre est parfois perturbé par la hiérarchie pour des raisons diverses. Il a été recommandé de s’aligner aux orientations de la direction générale de la planification et de concevoir des plans pertinents.
Une autre faiblesse observée a porté sur l’encadrement des formations sanitaires par les Equipes cadres de Districts. Les titulaires des CDS ne sont pas encadrés de manière efficace. Les raisons avancées sont multiples (i) manque de la logistique pour se rendre sur le terrain, (ii) les compétences non disponibles au niveau du District (iii) le recours au superviseur polyvalent… Certains superviseurs comme le chargé du SIS et gestionnaire n’ont pas les moyens de se rendre sur terrain. Le Médecin Chef de District est souvent sollicité dans plusieurs activités.
Faisons remarquer que d’autres point faibles comme des PV non signés, des réunions sans PV, manque de listes des membres présents à la réunion, négligence dans le remplissage des outils ont été aussi soulevés. Comme on peut le constater il s’agit des aspects pour lesquels il est facile de trouver des solutions et contribuer pour ainsi dire à améliorer la qualité des soins dans les formations sanitaires.
Par:
Rachel Opota
Niragira Réverien
Sakaganwa Jean Pierre
Niragira Réverien
Sakaganwa Jean Pierre
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