FORMATION DES CADRES DU NIVEAU CENTRAL, INTERMEDIAIRE ET PERIPHERIQUE IMPLIQUES DANS LA MISE EN ŒUVRE DU FBP COMMUNAUTAIRE
Après l’atelier de mise à niveau des Vérificateurs des CPVV qui a eu lieu à Kayanza au mois de février 2018, la Cellule Technique Nationale poursuit son programme des préparatifs du processus de mise en œuvre du FBP communautaire. Deux ateliers de formation des formateurs, l’un à l’intention des cadres du niveau central, l’autre pour les cadres et responsables du niveau intermédiaire et périphérique viennent de se tenir respectivement à Gitega et à Ngozi.
L’atelier organisé à l’intention des cadres et agents du niveau central du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte Contre le Sida a eu lieu du 13 au 16 février 2018 à IWACU Hôtel de Gitega. Les différents services y compris le Cabinet du ministre étaient représentés. Au total, 41 participants ont suivi la formation.
Le deuxième atelier a eu lieu du 19 au 22 février 2018 à l’Hôtel des Plateaux de Ngozi. Les Médecins Provinciaux et Médecins Chefs de Districts, les Coordonnateurs de la sous-unité Vérification du CPVV, les Comités Provinciaux de Promotion de la Santé des provinces sanitaires de Makamba, Gitega, Kayanza et Mwaro avaient répondu au rendez-vous. Les ateliers à l’intention des acteurs de mise en œuvre du FBP communautaire dans les autres provinces pilotes à savoir Muyinga et Kirundo seront planifiés dès la disponibilité des Fonds de GAVI Alliance.
Dr Jean Kamana, Coordonnateur de la CT-FBP, a précisé que les cadres du niveau central et les membres du niveau intermédiaire et périphérique formés, vont à leur tour animer des formations à l’intention des CDS et des membres des GASCs.
Lors de l’atelier de Gitega, Dr Misago Léonidas, Directeur de la Promotion de la Santé, Hygiène et Assainissement a invité les participants à maîtriser le Manuel des Procédures et de transmettre de manière compréhensible et univoque ce qu’ils auront appris afin d’éviter des interprétations différentes, sources de malentendus et de conflits lors des évaluations.
L’objectif global visé au cours de ces ateliers est d’harmoniser les points de vue et amener les formateurs et les participants à émettre sur la même longueur d’ondes sur les différents outils didactiques.
La méthodologie adoptée a été participative. Après les exposés classiques, les facilitateurs organisaient des travaux de groupe sur des sujets pertinents contenus dans le manuel des procédures notamment :
(i) les rôles et responsabilités des acteurs de la mise en œuvre au niveau périphérique et intermédiaire ;
(ii) le système de vérification et de contre vérification des prestations communautaires,
(iii) le circuit et les délais de paiement des prestations FBP communautaire ainsi que les mécanismes de suivi évaluation et le règlement des litiges et conflits ;
(iv) les indicateurs quantitatifs des GASC ;
(v) la grille d’évaluation de la performance qualitative des GASC
(vi) les plans d’action semestriels du GASC ;
(vii) les fiches de collecte des informations…
ect…
Les travaux de groupes étaient constitués pour chaque sujet développé par un cadre de la CTN. Chaque participant a eu l’opportunité de s’exprimer et le consensus était dégagé dans les plénières. Il y a lieu de signaler que les plénières étaient des moments forts pour noter des clarifications sur certaines formulations syntaxiques jugées ambigües, des omissions ou des idées sujettes à confusion.
Quelques points de convergence
Sans toutefois modifier le Manuel des Procédures FBP communautaire déjà validé, les participants ont apporté des modifications légères au niveau des outils de mise en œuvre dans le but de faciliter les tâches aux formateurs et acteurs de terrain.
A titre d’exemple, tous les participants ont noté que l’acteur clé des interventions communautaires est désormais le GASC. Les documents de politique nationale en matière de santé communautaire en vigueur reconnaissent uniquement le GASC comme seul relais intermédiaire dans les communautés. C’est ce dernier qui va signer le contrat avec le CDS dans le cadre de la mise en œuvre du FBP communautaire. Tous les autres relais communautaires devraient au cas échéant négocier et signer des contrats secondaires FBP avec les GASC.
Aussi, les clarifications ont été fournies sur les différents outils du manuel des procédures de mise en œuvre du FBP au sujet des rôles et responsabilités du BPS et du BDS notamment en matière de délais de transmission des rapports.
Concernant l’utilisation des frais de fonctionnement du GASC, les participants se sont convenus de mentionner dans le manuel des procédures que le CDS a un droit de regard sur ce volet en vue de réguler la situation en cas de besoin.
Par ailleurs selon un des participants, la DPSHA compte organiser une formation à l’intention des GASC sur les thèmes en rapport avec la gestion comptable et le classement des pièces comptables. Au cours de ces formations des clarifications des rôles et les responsabilités des COSA et ASC seront précisés pour éviter les conflits éventuels.
Des discussions sur les indicateurs quantitatifs et qualitatifs ont été aussi menées. Là aussi de légères modifications essentiellement centrées sur la formulation des définitions et des sources de vérifications ont été apportées pour permettre une compréhension commune de l’ensemble des participants et ceux qui vont s’y référer lors des évaluations quantitatives et qualitatives des prestations.
La question relative aux documents de travail des AGCS rédigés en langue française alors que de manière générale les ASC utilisent la langue maternelle, le KIRUNDI a été soulevée. La traduction en Kirundi de ces documents est envisagée dans l’avenir pour faciliter la tâche aux utilisateurs.
Les participants ont aussi échangé sur les mécanismes de suivi évaluation de la mise en œuvre du FBP communautaire par le niveau central, intermédiaire et périphérique. Pour le niveau central, le suivi évaluation de la mise en œuvre du FBP Communautaire est réalisé par la DGP, la CT FBP, la CT FBP Elargie et la DPSHA. Pour le niveau intermédiaire, le suivi évaluation de la mise en œuvre du FBP Communautaire est du ressort du BPS et du CPVV. Pour le niveau périphérique, le suivi évaluation de la mise en œuvre du FBP Communautaire est réalisé par le Centre de Santé et le Bureau de District Sanitaire.
Faisons remarquer que d’autres formations en cascade sont en cours de planification à l’intention des GASC et des représentants des centres de santé dans les provinces Makamba, Gitega, Mwaro et Kayanza
POINT DE VUE D’UNE PARTICIPANTE
Paula NDIHOKUBWAYO est coordonnatrice du CPVV Gitega. Son expérience en matière de vérification des prestations sanitaires dans le cadre de la mise en œuvre du FBP est solide. Elle occupe les responsabilités depuis 2010, date de la mise à l’échelle nationale de la stratégie FBP
Selon madame Paula , la formation dispensée durant les deux semaines a été bénéfique. En effet, continue-t-elle, le FBP communautaire vient renforcer les activités des centres de santé à travers les prestations des GASCs. Une grande affluence des populations est attendue dans les CDS. En plus, la collaboration entre les CDS, les GASC sera renforcée par le partage d’expériences progressif dans la mise en œuvre du FBP communautaire. Aussi, le TPS et le CPPS vont travailler en synergie sous l’encadrement du BDS et du CDS.
Elle a poursuivi son analyse en disant que la formation a aussi été bénéfique dans la maîtrise des outils d’évaluation notamment le remplissage des fiches. Un consensus a été dégagé sur l’ensemble des outils de mise en œuvre du FBP communautaire et l’utilisation devient alors aisée.
Madame Paula a précisé aussi que les GASCs seront désormais motivés à travers l’achat de leur performance. En conséquence les résultats seront visibles. Cependant le volume de travail risque d’être le grand handicap car les ASC doivent aussi travailler pour leur famille respective a-t-elle fait remarquer. Ils risquent de passer beaucoup de temps au CDS au détriment des activités champêtres par exemple.
Au sujet de contraintes, Madame Paula a déclaré que la non maîtrise du bon remplissage des outils de collecte des données (et ce en nombre relativement élevé) par quelques membres des GASC risque d’effet négatif sur la qualité des données fiables. Elle a ensuite évoqué des indicateurs difficiles à évaluer notamment les indicateurs en rapport avec la sensibilisation. La vérification ces derniers pose problème et les GASC pourront y trouver une brèche pour biaiser les résultats.
Des conflits d’intérêt ont été soulevés notamment au niveau de la prise en charge de la malnutrition. Des mamans lumières, associations non reconnues par le MSPLS mais qui travaillent dans ce volet risquent de réclamer des paiements pour leur prestations. Cette situation peut créer des conflictuels entre les AGCS et ces associations.
Face à toutes ces contraintes et d’autres non évoquées, Madame Paula a suggéré la stratégie d’apprendre par recherche-actions. En effet, comme c’est la première année de mise en œuvre du FBP communautaire, les cas atypiques observés au fur et à mesure trouveront des solutions appropriées de commun accord avec les acteurs de terrain à tous les niveaux.
SAKAGANWA Jean Pierre
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