Les autorités de l'hôpital Muyinga investissent dans la qualité


LES AUTORITES DE L’HOPITAL MUYINGA INVESTISSENT DANS LA QUALITE

Avec un budget ne dépassant pas 2.000.000 fbu, l’hôpital de Muyinga offre un nouveau look au niveau de la propreté grâce à l’engagement des autorités sanitaires en collaboration avec tout le personnel sans oublier les gardes malades.

« Si les hôpitaux d’autres pays sont propres, pourquoi pas les nôtres » ? C’est la question que se pose le Médecin Directeur de l’Hôpital Muyinga, Dr Georges Rukubo lors de notre entretien qui a eu lieu au mois de juin 2016 dans son cabinet de travail.

Les allées sont nettoyées. Les passages jadis couverts de poussières pendant la saison sèche tandis qu’ils jonchaient de boues et de flaques pendant la saison des pluies sont aujourd’hui couverts du gravier.

Les poubelles destinées aux différents types de déchets sont placées dans les endroits visibles et pour les visiteurs, les patients et les gardes malades. L’orientation des clients est visible en français et en kirundi.

Les fleurs et les jardins au gazon arrosé chaque matin autour des allées offre une vue agréable qui contribue à oublier momentanément les tracas du milieu !

Les travailleurs sont équipés et sont habitués à porter chaque jour des équipements appropriés dans l’exercice de leur métier.
A la question relative aux stratégies mise en place pour implanter cette culture, le Médecin Directeur de l’hôpital précise qu’il s’agit d’un engagement et une volonté d’agir. C’est aussi un pari fixé pour offrir des soins dans un milieu propre. Selon le Médecin Directeur, l’hôpital doit refléter une autre image pour offrir des soins de qualité à nos patients. Le milieu hospitalier propre est un indicateur de soins de qualité car les clients affluent en fonction notamment du niveau de la propreté et des services qui y sont offerts.

Pour y parvenir l’implication de tout le personnel à travers les réunions régulières de sensibilisation, la planification des activités en rapport avec l’hygiène et le suivi évaluation au quotidien constitue les axes stratégiques sur lesquels l’hôpital a misé. Le Médecin Directeur a aussi précisé qu’un système de concertation avec les membres du personnel de chaque poste, suivi de la dissémination des informations au sein de tout le personnel sont aussi des maillons forts de l’implantation de la culture de la propreté et par conséquent celle en rapport avec l’appropriation. D’après lui, le changement de comportement commence par la sensibilisation régulière et avec le temps les habitudes changent.

Un autre axe fort aura porté sur l’information des gardes malades. En effet, selon notre interlocuteur, il y a un système déjà installé qui consiste à informer les gardes malades dès leur arrivée. Le chef de service hygiène organise des séances de sensibilisation pour les conscientiser en vue de contribuer à la propreté de l’hôpital.

Les gardes malades sont sensibilisés notamment à l’utilisation des toilettes, au nettoyage des ustensiles de cuisine et surtout de bien emporter les déchets dans les endroits appropriés. Des séances sont aussi organisées autour des thèmes en rapport avec à l’utilisation des poubelles, la gestion des restes des aliments, à la gestion de l’espace de l’hôpital en mettant un focus que c’est un patrimoine commun à tous et aux générations futures.

Le Technicien de promotion de santé de l’hôpital donne ses impressions sur le succès déjà enregistrées

Je m’appelle Mashaka. Je suis né en 1959. Je suis marié et père de cinq enfants. Depuis 1984, j’exerce le métier de promotion de la santé. J’ai travaillé dans plusieurs formations sanitaires notamment à Buhinyuza, Gashoho, Buhinyuza, Gashoho.. Je suis affecté à Muyinga en qualité de TPS à l’hôpital depuis bientôt six mois seulement.
A mon affectation, je n’ai rien trouvé. La remise –reprise avec mon prédécesseur s’est faite de manière verbale. Il ne m’a laissé aucun outil de travail. Je n’ai rien eu de lui ! Rien alors ! Même les Procès verbaux de réunions ! Alors j’ai commencé à imaginer les outils de travail : une liste des outils, et des fiches. Chaque fiche doit avoir un tableau où est indiqué ce qu’il faut et comment le faire. Une fiche pour chaque poste de travail en rapport avec l’hygiène.
J’ai aussi pensé à une fiche d’inspection pour se rassurer si le chef de poste a exécuté les tâches convenablement. Les fiches m’aident à faire le rapport mensuel en dégageant les points forts et les points faibles. Après avoir discuté avec le chef de service, une copie est adressée à la Direction, un autre reste au service. C’est comme cela que nous travaillons. Ainsi au cours d’une réunion, organisée par la Direction, les décisions sont prises collégialement. Comme cette dernière est déjà sensibilisée à l’hygiène, le budget est planifié et il est voté.

Au sujet de la gestion des malades et des gardes malades j’ai responsabilisé chaque chef de poste. Chaque matin, les chefs de postes doivent encadrer les malades et les gardes malades. Par exemple au niveau du service de pédiatrie, il a été interdit aux parents de donner à manger aux enfants dans les couloirs. Le Chef de poste est responsable.

S’il y a des résistances, l’administration leur refuse les médicaments ! Les séances d’éducation sont programmées chaque jour à l’intention des gardes malades. Vous savez : la gestion de l’hygiène est une activité à réaliser en synergie. Le Chef de service hygiène, le chef de poste, le Directeur, le DACS et les gardes malades sont tous impliqués. Je suis satisfait à 85% et je suis prêt à exporter le modèle vers d’autres formations sanitaires. [télécharger]

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